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Due pezzi tratti dalle interviste di Alain Bosquet a Salvador Dalì

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Due pezzi tratti dalle interviste di Alain Bosquet a Salvador Dalì Empty Due pezzi tratti dalle interviste di Alain Bosquet a Salvador Dalì

Messaggio  potris Gio Nov 19, 2009 1:33 pm

Da Entretiens avec Salvador Dalì, Alain Bosquet


Alain Bosquet: Dans quelle mesure, ce genre de foi remplace-t-elle la vraie foi que vous dites ne point avoir?

Salvador Dalì: La question s’est résolue le 5 juin 1950, le jour où notre ami commun, le docteur Pierre Rouméguère, m’a lu sa thèse sur le mythe dioscurique de Dali. J’ai alors ressenti avec d’incomparables frissons la vérité absolue pour la première fois : une thèse de psychanalyse m’a révélé le drame qui se trouve à la base de ma structure tragique. Il s’agissait de la présence inlécutable, au fond de moi, de mon frère mort, que mes parents avaient tellement adoré, qu’à ma naissance, ils me donnèrent le mȇme prénom, Salvador. Le choc a été violent, comme celui d’une révélation. Il expliquait aussi les terreurs dont j’étais la proie, chaque fois que je pénétrais dans la chambre de mes parents, et que je voyais la photographie de mon frère décédé : un enfant très beau, tout paré de dentelles, et don l’image était régulièrement retouchée, à tel point que par contraste, toute la nuit, je me représentais ce frère idéal dans un état de putréfaction totale. Je ne m’endormais qu’à la pensée de ma propre mort et acceptant de me trouver à l’intérieur du cercueil, enfin en repos. Grȃce à Pierre Rouméguère, j’ai pu constater qu’un mythe archétypique comme celui de Castor et Pollux avait pour moi un sens de réalité viscérale. L’expérience par les entrailles a donné raison à la structure mentale de mon ȇtre.
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A. B. : Si on vous interdisait de porter vos moustaches, souffrirez-vous ?
S. D. : Pas du tout, car Dali adore l’inquisition plus que tout au monde, mȇme contre Dali, surtout contre moi ! ce qui me gȇne le plus ici-bas, c’est la liberté. J’ai découvert très jeune que je cédais à l’anxiété la plus complète quand j’avais le choix : je ne savais pas s’il fallait écrire un poème, peindre un tableau, et quel genre de tableau ; je ne savais pas s’il valait mieux aller au cinéma ou ailleurs. C’était à la fois extraordinaire et terrible. Soudain, le Général Primo de Rivera , m’a mis en prison, à cause de mes activités politiques, en réalité à cause des sentiments de mon père. Dan ma cellule, j’ai appris à goȗter la vie, d’une façon exceptionelle. Là au moins, il n’était pas question de choisir le cinéma de préférence à autre chose. J’étais obligé de me recroqueviller sur mon propre sort. Je me souviens qu’on m’apportait de petites sardines dans des boîtes à conserve : un petit peu plus d’huile, un petit peu plus de pain, toujours les mȇmes sardines que j’aurais recrachées, si je n’étais pas en prison. L’inquisition force toujours les ȇtres qui possèdent une structure morale très forte à tirer le maximum de leurs sensations, de leurs idées. L’inquisition est un bienfait indiscutable. Il fut un temps où elle défendait aux peintres de représenter le sexe. Il en est résulté que les peintres, devant cette interdiction, ont dissimulé, sous forme d’ornements sur toute la toile, des sexes qui envahissaient tout le reste. Un personnage jésuitique comme moi ne s’épanouit que devant des mesures inquisitoriales : il est forcé de ne pas s’abandonnes à des activités faciles, et il se pousse lui-mȇme dans le labyrinthe le plus bénéfique qui soit. Si on interdisait à Dali de mettre ses moustaches là où elles sont, il s’ingénierait à avoir des moustaches qui lui sortent de partout, par le trou du c…, par les oreilles, et ce serait la magnifique apothéose de la moustache hypocrite.

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